Jour 4: C'est la fin! Pas de pluie au réveil ce matin... YOUPI! Tout le monde s'active, alors moi aussi, un peu... Cafetière italienne dehors sur le gaz pour un deuxième café après celui que j'ai déjà pris allongé dans la tente... à celui qui me dit en passant que ce n'est pas la peine de m'emmerder puisque le petit déjeuner sera servi à l'intérieur, je réponds en substance et en faisant le malin, que je n'ai pas envie d'attendre, que personne ne peut imposer à FleePee l'heure à laquelle il va prendre ses cafés... Je fais l'effort de manger un peu, avant de déplacer ma belle pour la photo finale du groupe. Je me mets devant tout le monde et perpendiculairement aux autres, histoire que l'on voit bien sur la photo ma Reine Grise, mais ça ne fait pas réagir, rire ou râler qui que ce soit, alors c'est moins drôle, et je vais plus humblement me ranger sagement dans l'alignement des autres... mais je regrette aujourd'hui de ne pas avoir pris le temps de faire ma photo à moi de ma Belle à moi! C'est l'heure de partir pour les dernières pistes de l'Ultimate Offroad Ride 2017!!
Bouste vient me brancher:
- "Il vaudrait mieux que tu évites de faire la première partie de la trace: c'est plein d'ornières et avec ce qu'il est tombé hier... Toukbal et deux autres vont rejoindre par la route Collioure, si tu veux te joindre à eux..." Mouais, mais non... J'ai trop envie de rouler hors des routes! Et puis je me souviens très bien de cette première piste, je l'ai d'ailleurs déjà arpentée seul l'an dernier... "On improvise, on s'adapte, on domine!", disait le grand Clint dans un de ses films, et moi aussi donc, car j'aime beaucoup agir comme ça... Vu que je suis un peu un boulet, avec certainement le niveau le plus faible en tout terrain de toute la troupe, je sais que je vais rouler seul aujourd'hui... je comprends très bien et ça ne me dérange pas puisque j'improvise, je m'adapte et domine, en faisant demi-tour si c'est en solitaire la solution la plus sûre... Je pars donc seul, et m'arrête à la première station pour faire du jus. Mais l'automate refuse ma carte bancaire... pas grave, j'ai de quoi tracer jusqu'à Rosas, et je zappe les premières pistes qui commencent juste après la station, bien que j'ai très envie de n'en faire qu'à ma tête de mule! Je rentre un point dans mon GPS à la jonction de la première piste et du bitume, autant rejoindre ce point en attendant les collègues pour les prendre en photo... mais je ne capterai finalement que Pol et Ramon... Les KTM boys arrivent trop vite pour que je puisse dégainer et me placer à temps... j'attends un peu, mais je n'ai aucune idée de qui reste à passer, ni envie de glander plus longtemps ici... alors je finis par repartir. Je me
régale sur ces pistes; j'ai envie d'y rouler, rouler et rouler
encore!
Avec un petit pincement au coeur, sachant que c'est justement le dernier jour de roulage et que je vais me frapper un bon gros bout d'autoroute pour rejoindre Marseille après Collioure... pffff, ça me gave d'avance... Du coup, je roule et ne fais quasiment pas de photos... J'arrive vite sur la piste entre Cadaquès et El Port de la Selva, piste que j'avais prise à l'aller et au retour de mon périple ibérique en début d'année. Je me pose pour déterrer une pousse de chardon bleu, mais impossible de creuser pour avoir les racines et pouvoir la planter en souvenir à mon retour... tant pis! Je repars donc et tombe peu après sur Yannick, qui attend seul depuis 30 minutes que quelqu'un vienne à sa rescousse, suite à la crevaison sur sa roue arrière. Après réparation, je repars le premier, l'attends au retour sur le bitume... il me dit en me rejoignant qu'il préfère rallier Collioure par la route pour ne pas perdre plus de temps: lui doit rejoindre Millau pour charger sa moto dans son fourgon et faire ensuite beaucoup plus de distance que moi pour rentrer... Pas de soucis, on se sépare à Llança, et pour mon plus grand plaisir, euphorique, je sors la caméra et me jette avec bonheur dans les pistes au milieu des collines. Quel pied! C'est même trop court! Eucalyptus, pins, aloès, bovins, genets et pierrasses tout au long de ces pistes qui donnent sur des panoramas que j'adore! Je rejoins finalement Collioure, y arrive le dernier, donc après que cette photo de groupe au resto ait été faite... Ramon et Pol ont eux bifurqué pour Barcelona à Rosas. J'ai juste le temps de manger et boire un café avant que l'heure du départ ne sonne... c'est ça d'arriver le dernier! De 27 à Millau, on ne termine qu'à 17, soit un tiers d'abandons... d'où le nom de la virée? Il est vrai que mécaniques et bonhommes peuvent y souffrir... On prend la route à quatre. Fabtone et Clément nous quittent pour l'Ariège, puis Bouste bifurque peu avant Narbonne, où je récupère l'autoroute... Même avec les bouchons d'oreille, Dieu que les pneus Pirelli MT21 sont bruyants!! Surtout avec un casque cross! Déjà à 110 km/h, c'est insupportable, alors à 130... J'arrive enfin chez moi, la tête comme une pastèque... Le pneu arrière a bien morflé après 1700 bornes... pourtant maintes fois rincée par la pluie, la moto est toujours couverte de poussière et de terre séchée, mais ça lui va bien au teint... Quelle machine extraordinaire j'ai! Je ne regrette pas d'être parti avec, de l'avoir connement baptisée de trois petites rayures sur son carénage... Bien sûr, elle est un peu lourde, mais parfaite pour ce style d'aventure! C'est quand que je repars où?!!
Haut de page Post scriptum; Merci à tous, quel plaisir d'être avec vous! Merci à ceux qui font qu'une telle virée existe! Merci d'y avoir accepté ma bouletude! Un grand merci encore à ceux qui ont partagé leurs photos, me permettant ainsi d'illustrer un peu mieux ce récit! Tous méritent que je les salue, mais je tiens à placer une dédicace toute spéciale à un gars en or: Merci à toi d'avoir ouvert ou fermé les pistes avec tant de panache et d'humilité! Merci de m'avoir dépanné si magistralement lors de ma crevaison! Cette photo prise par Lolo t'illustre parfaitement: |