J'ai
besoin d'un
bol d'air...
Que dis-je? Plutôt
un saladier... non,
une
marmite, un
tonneau... une cuve
d'air!
Depuis
quelques semaines,
j'ai
pu constater que je
manquais
d'inspiration... et comme, bien que je sache que ce soit inéluctable,
je n'avais
pas envie d'expirer tout de suite, tout cela gênait
la respiration et amenait
le sentiment que j'étouffais...
Que
j'ai
tout fait? Mais
pas du
tout!
Loin de là, même... ouf!
Ça me
rassure...
Bon,
déjà, si je ne peux pas rouler moi-même, je peux toujours aller
voir les autres rouler!
Ça me fera la balade, et puis comme on m'a
prêté un joli appareil photo avec un téléobjectif, alors que
j'essaie personnellement de rester objectif sur la télé, j'aurai
de quoi être actif aux
abords du circuit...
Direction
le pôle mécanique d'Alès!
En
voiture, car non seulement je ne suis pas physiquement capable de
prendre l'Africa, mais en plus je n'ai pas envie de secouer le matos
qu'on m'a prêté.
Quelle
que soit la discipline, voir des deux roues tourner est toujours un
spectacle qui
me plaît, je
le constate à chaque fois...
Du
trial à la vitesse, en passant par le cross et l'enduro, le grass
track et le raid, le
dragster, la course de côte et
autres montées impossibles...
la variété des disciplines induit des raisons différentes
au plaisir d'assister au spectacle...
J'arrive
donc sur le parking
du
circuit
en milieu de matinée, en
ce 29 octobre 2015...
Le
pôle mécanique est assez étendu,
le circuit d'asphalte n'en est qu'une partie, le tout construit
encastré dans les collines sur un
site superbe (pourtant
d'anciennes
mines de
charbon),
et ma foi, c'est
un
très beau circuit de
vitesse,
avec
un revêtement tout neuf de
l'année,
très
bien équipé, sécurisant et
rassurant
pour les pilotes.
Un
circuit que tous ceux
qui ont tourné en rond dessus ont
l'air d'apprécier, si
je me fie aux
commentaires que j'ai pu en lire sur la toile.
Je
sors mon gros engin et le laisse pendouiller devant
moi nonchalamment,
à la vue de tous et de toutes, jusqu'à
la terrasse qui surplombe la sortie des stands, et
forcément je me fais remarquer.
Les regards basculent
de mes yeux à mon gros machin.
Il en
existe
des plus gros, certes,
mais cela reste tout de même assez rare.
Je
perçois dans
ces regards
l'envie, la jalousie, la convoitise, la curiosité, mais aussi la
peur et le
désir de voir ce que cela peut donner lorsqu'il est en action... ça
me
surprend
un peu au départ, et je profite du détournement de l'attention de
ceux qui m'entourent par le passage dans la ligne droite de quelques
motos, pour vérifier que ma braguette soit bien fermée et qu'il n'y
avait pas eu
erreur
sur l'objet de ces regards. Ce
qui m'aurait un peu surpris, je dois bien
l'avouer.
Car
je ne sentais pas de brise légère me titiller...
Sur
un circuit de vitesse, c'est forcément la performance pure qui est
belle.
Puissance moteur, de freinage, travail des suspensions, des
pneus, du châssis... et
du
pilote ensuite!
Mais sur une simple
journée
de roulage comme c'est le cas aujourd'hui, ce
qu'il y a de bien, c'est
qu'on y trouve pas mal de motos et de profils de pilotes différents,
répartis
en quatre groupes de roulage suivant leur niveau.
Peu
importe l'âge de la moto et
du pilote,
le nombre de cylindres, de temps moteurs ou
de pièces estampillées racing,
car
j'ai
bien vu que tous se sont régalés...
Même
si je trouve l'effet sympa, faut que j'apprivoise et me familiarise
avec l'engin et ses réglages, donc je teste un peu tout ça... un
peu à l'aveugle, car ce n'est pas facile de se faire une idée du
résultat sur l'écran de l'appareil...
Pas
de compétition, mais forcément, ça s'arsouille par petits groupes,
ils se régalent, j'vous dis!
Et
moi aussi, je
me suis régalé au
cours de
cette
belle
journée ensoleillée, en T-shirt, même
si je n'ai pu pour des questions d'assurance me poser avec les
commissaires
au plus près du bitume. Mais
j'ai un peu crapahuté autour, pu prendre de la hauteur et avoir
plusieurs axes de prise de vue.
Je me suis amusé à suivre Éric
(et
son frère), avec qui j'ai pas mal tchatché. Un
cinquantenaire qui a toujours roulé en trail, et qui s'est fendu
d'une Ducati, sa
première sportive,
pour aller
tâter
de la piste. Avec l'impression de ne pas savoir conduire une moto
après sa
première session!
Une leçon d'humilité, dit-il...
Les
sessions se sont enchaînées jusqu'à la tombée du jour, et puis je
suis rentré.
1418 clichés à mon retour, alors que j'en ai
supprimé l'après midi pour gagner un peu de place...
J'ai
rafalé! Dediou!
Un bon p'tit bol d'air!
Et je ne sais pas si ça
vient de l’œil où de l'épaule gauche, mais 90% de mes cadrages
penchent à gauche.
Faut dire que le bestiau fait son poids...