Dixième Jour:
Poussé à Boue...
5h30, je suis réveillé, mais tente de me rendormir...
Je n'y parviens pas, alors que je suis crevé; je me suis
réveillé par deux fois dans la nuit, avec beaucoup de mal
à me rendormir ensuite... alors trente minutes après ce
dernier réveil, je lance le premier café!
Mon téléphone m'indique qu'il fait 4°C, mon ressenti
ne le croit pas, m'indique qu'il fait moins que ça, et que
l'ambiance est plutôt humide... ce qui ne m'empêche pas de me
déshabiller pour me faire une toilette matinale!
7h30, je n'ai plus que la tente à plier et la moto à
charger, mais avant ça, un troisième café s'impose!
Le levé de soleil est flamboyant!
Dans le calme total, les premiers chants d'oiseaux retentissent pour saluer le début du jour...
La journée s'annonce belle!
Je prends le temps de faire quelques photos tout en buvant mon café.
Pas évident de rendre compte avec un téléphone des couleurs qui s'intensifient, puis s'amenuisent...
8h20... la moto est totalement chargée, contrairement à
la batterie de mon téléphone et à celle d'appoint,
totalement vides... mon téléphone éteint, il est
temps de rouler pour pouvoir le recharger...
La descente de la colline est du même acabit que sa
montée... ayant toujours un peu la tête dans le cul, il
pourrait être facile de prendre mes jambes à mon cou, mais
je n'ai pas suffisamment peur pour cela, même si cette
descente est un peu rock'n roll pour se mettre en jambes au petit matin...
mais je gère prudemment et
retrouve sans encombre la piste qui court au milieu de parcelles
agricoles plus bas dans la plaine.
J'ai toujours aussi peu de confiance dans la tenue de mon pneu avant
dans les zones humides... et ici, la terre se trouve être
argileuse, donc très glissante; j'y passe avec beaucoup de
circonspection...
Après une courbe, quinze minutes seulement
après mon départ, je découvre une belle flaque
boueuse qui
occupe toute la largeur de la piste, impossible d'avoir une idée
de ce qu'il y a sous sa surface...à sa gauche, un talus trop
haut, à sa droite, c'est herbeux et est trop étroit et
meuble pour y passer en toute tranquilité... et si je descends
dans le champ
labouré, je risque de m'y retrouver planté à cause
du poids de mon
Africamion...
Je coupe les gaz,et
puis je pense à Bouste, qui m'a gentiment chambré sur
Facebook sur ma gestion des passages dans la boue: plutôt que de
traverser à allure très réduite comme je l'ai
toujours fait jusqu'à présent, je me dis que je peux pour
une fois tenter de passer sur mon élan, ça
m'éviterait de tester l'étanchéité de mes
bottes en y pataugeant, tout ira bien si je parviens à
tirer tout droit... toutes ces pensées ne prennent bien
sûr qu'une fraction de seconde!
Je me cale donc en arrière pour soulager
la roue avant et m'engage dans la flaque boueuse à environ
15km/h,
visant le centre de l'endroit où il pourrait potentiellement y
avoir une ornière, histoire de ne pas avoir de mauvaise
surprise, en espérant que des pierres ne se cachent pas sous la
surface... lorsque j'y entre, je
mets un léger filet de gaz pour
délester un peu plus l'avant. Je devrais avoir tout bon!
Jusqu'à la moitié de la flaque, tout se passe bien...
Et puis d'un coup et comme d'habitude avec ce pneu, je n'ai plus aucune
accroche... le fond de la flaque boueuse n'étant pas
plat, l'avant glisse comme sur du verglas, je pars en travers, et...
SPLOUTCH!
Entré à la gauche de la flaque, j'amerris à droite, moto en travers de la piste...
J'ai voulu croire que tout allait bien se passer, alors que je sais pourtant que dans ces conditions ce pneu
ne tient pas du tout, et que d'après mes calculs d'approche, je
n'avais que 4,73% de chances de traverser cete flaque tranquillement en y passant
autrement qu'au pas!
Je savais bien aussi qu'il fallait que je m'écoute systématiquement!
4,73% de chances de réussite, c'est vraiment trop peu!
Je suis trop con, ou trop optimiste...
Seul point positif, je ne me suis pas fait mal et suis resté sur
mes pattes, même si ce fut un peu acrobatique...
Je n'ai pas d'autre
choix: il me faut gérer les conséquences de mes erreurs de calcul...
De l'eau bien au-dessus de la cheville, je me prépare à relever la moto de manière académique...
Je me place donc dos à la selle, empoigne de la main droite la
poignée gauche du guidon pour le mettre en butée, et de
la main gauche le support de sacoche. Je m'accroupis et pousse sur mes
jambes.
La moto se relève, mais lorsque je veux reculer pour suivre le
mouvement, elle glisse dans la boue, et moi aussi... j'insiste,
jusqu'à devoir arrêter mon effort et la reposer dans l'eau...
Deuxième tentative...
C'est pareil: je n'arrive pas à suivre la moto, qui glisse et
recule, et mes pieds glissent aussi dans cette véritable
patinoire! En plus, je constate que si c'est si difficile de la relever, c'est
aussi parce que je suis dans un trou, au moins 15cm en dessous de la
moto...
Troisième tentative...
Rien à faire, impossible de dépasser un angle suffisant pour finir de redresser la moto...
Faut que je souffle un peu! Mon tél s'est rechargé
suffisamment pour que je puisse faire une photo, même si je ne
vois pas grand chose du cadre que j'ai sur l'écran
éclairé au minimum...
Quatrième tentative...
Bon... ce n'est pas la peine d'insister plus longtemps!
J'entends des coups de fusil résonner dans les collines,
provenant de deux endroits différents, mais il y a beaucoup
d'écho, impossible de savoir d'où ils ont tirés et
à quelle distance de moi...
Mais au cas où, je crie!
"HELP!!!"
"AQUI!!!" (ICI!!!)
Si je n'arrive à rien dans les conditions actuelles, il faut que je les modifie...
Je commence par décharger un peu la moto; exit le sac de selle, la tente, la sacoche réservoir... et mon casque!
Cinquième tentative... (en réalité, j'essaie plusieurs fois à chaque tentative...)
Aucune amélioration! Je suis toujours trop bas et je glisse dans la boue, la moto aussi...
Je me débarrasse de ma veste et du Camelbak.
Je vais chercher deux grosses pierres, que je dispose dans l'eau pour
me surélever un peu et espérer ne plus glisser...
Les pierres, c'est une bonne idée, mais je glisse toujours autant dans
la boue lorsque j'en redescends en reculant pour accompagner la moto dans le mouvement...
Dans le silence complet de l'endroit, j'entends un bruit de moteur très lointain...
Le temps passe... je continue de crier
régulièrement pour signaler ma présence,
dès que j'entends tirer, ou que j'entends ce bruit de moteur au loin...
Je regarde sur mon GPS: aucune construction à des
kilomètres à la ronde, pas un bâtiment, rien...
nulle part où aller pour tenter de demander de l'aide!
Je pars une première fois jusqu'au bout du
chemin, à 300 mètres, pour dépasser le rideau d'arbre qui s'y trouve et voir s'il se passe
quelque chose derrière, et appeler à l'aide depuis
là-bas. Et puis je reviens...
Je me dis qu'il y a des chances pour que je passe quelques heures ici si je ne parviens
pas à m'en sortir seul, et qu'au pire, si je ne croise personne de toute la journée pour m'aider, j'aurais
toujours ma tente, de l'eau et de quoi manger pour passer la nuit ici...
J'enlève la sacoche cavalière qui pointe vers le ciel.
Elle ne contient que les sacs de couchage et est légère, mais il faut bien que je fasse avancer les choses!
J'essaie d'enlever l'autre, mais ces sacoches se dégagent de
leur support en coulissant vers le bas, et celle-ci est bloquée
sous la
moto... pareil pour la sacoche à outils installée sur le
crash-bar, et pour ma chaîne antivol qui l'entoure (5kg!).
Je creuse de mes bottes une tranchée sous les roues,
pour que la moto s'y cale et arrête de glisser
quand je tente de la relever, et aussi
pour qu'elle se retrouve moins haute... je réïtère
deux fois l'opération jusqu'à ce que ce soit
satisfaisant; j'ai bien dû creuser sur 15cm de profondeur au total...
Rien à faire... impossible de relever suffisamment la moto sans
que je ne patine moi-même dans la bouillasse... Je commence
à fatiguer, et avec mes soucis de dos et de névralgies,
je crains qu'à force de trop insister je ne finisse par me faire bien mal... en
prévoyance de ce problème éventuel, d'expérience très
douloureux et handicapant, je suis parti avec des antidouleurs puissants
à base d'opium... mais
je n'aime pas trop la perspective de devoir rouler complètement
défoncé par la suite!
Je pars une deuxième fois au bout du chemin,
ça me fait penser à autre chose le temps d'une cigarette.
J'y crie encore... mais l'endroit est définitivement totalement
désert, et seuls les échos de mes cris me répondent...
Cette fois-ci, mon regard s'arrête sur des
branchages au sol... j'en ramasse une pleine brassée, me disant
que ça pourrait certainement donner un peu plus d'accroche
à mes semelles...
Je retourne à la mare à boue, bien qu'il n'y ait nul
besoin d'être sorcier pour les disposer entre les pierres et
la moto.
Mouais... j'essaie plusieurs fois, et même si je
glisse moins, ce n'est pas vraiment concluant... je sens bien que je suis tout
proche
du point de bascule, mais je n'arrive toujours pas à le
dépasser... il ne me manque pourtant que 2 ou 3 degrés!
Un peu dépité, je m'assieds sur le
talus et fume encore, observant le spectacle pathétique de ma
bécane au sol...
J'appelle toujours à l'aide à plein poumons... j'en ai
mal à la tête à force de crier: je me soûle tout seul!
Et puis me vient cette pensée, je crois que j'ai tout
essayé et que c'est la dernière chose que je pourrais
tenter: d'accord, je ne peux pas enlever la sacoche sous la moto, mais
est-il possible que je puisse au moins en partie la vider? Je me lève d'un bond pour vérifier ça...
Oui! Je peux!
Non seulement je peux, mais en plus sans y faire entrer la moindre goutte d'eau boueuse!
Je sors la bouteille pleine d'un litre et demi d'eau, toute la bouffe,
le gaz, la bombe anti crevaison, une polaire, une veste, les gants
d'hiver... je parviens à tout vider! Ces sacoches ne sont pas
rigides et la moto doit surtout être en appui à l'avant,
sur la sacoche à outils du crash-bar.
Ragaillardi par cette action de la dernière chance, je m'arc-boute et y mets toutes mes forces...
La moto se redresse, j'arrive à ne pas trop glisser, je recule,
recule, ne veux rien lâcher, je sens que je vais pouvoir
dépasser le point de bascule... j'oublie la douleur qui grandit
dans mon biceps droit, parviens à pousser la moto de ma hanche...
Et hop! Victoire!
Elle est béquillée! Youhou!!!
Après deux heures d'efforts, elle est enfin sortie de cette merde!
J'immortalise le moment, et alors que je range mon téléphone dans ma veste...
J'entends trois enduros passer à fond sur la piste au bout du chemin, à la lisière des arbres...
Incrédule, je les regarde passer, il ne sert plus à rien de crier!
S'ils avaient pris à droite, ils seraient venus vers moi, mais
ils partent à gauche.
Concentrés comme je les imagine vu
leur rythme, je suis sûr qu'ils ne m'ont même pas vus...
S'ils étaient passés dix minutes plus tôt sans
m'entendre ou me voir, je crois que ça m'aurait abattu... mais
là, je n'en ai plus rien à foutre!
Les tranchées et les branchages ont été bien efficaces!
Les branches vont encore me servir: je les sors de la boue pour les placer
devant la roue arrière... pendant que je le fais, ça va
laisser le temps à l'huile de reprendre sa place naturelle dans
le moteur avant de le redémarrer...
Il m'a fallu un petit moment, jouant au cheval à bascule et de
l'accélérateur, pour réussir à sortir la
bécane des trous que j'avais creusés sous les roues, mais
ça y est, elle est presque au sec et sur du plat!
Je recharge tous les bagages, m'équipe.
Plutôt satisfait d'avoir pu constater la bonne étancheïté de mes sacoches... et de mes bottes!
Je démarre le moteur... ABS arrière déconnecté, Traction
Control au minimum, mode Gravel enclenché, première
vitesse.
J'accélère doucement, fais deux
mètres... et la moto part en crabe, glisse à droite,
à gauche... devenu slick avec la boue, le pneu avant se
dérobe, et je commence à perdre l'équilibre...
Je crie "MAIS NON!!!", lève par réflexe le pied gauche jusqu'au
niveau de la selle et donne un grand coup de talon sur le haut talus tout proche...
Ouf... ça a suffit à redresser la moto!
Je n'aurais vraiment pas apprécié de la remettre par terre!
Il me tarde de trouver un peu de pierrasse pour bien secouer la moto et débourrer les pneus!
Ce que je fais peu après à grands coups de gaz!
Peut-être à peine deux minutes plus tard, je sors de cette
zone coincée entre deux collines et roule sur une large piste de
gravier... Oh nondediou! Comme c'est bon!
Et vingt minutes plus tard, il est 11h30, je décide de me faire
une petite pause pour faire le tour de la moto et profiter un peu du
panorama: tout va bien, je n'ai rien abîmé sur la moto, je ne me
suis pas fait mal, il fait beau et chaud, et je me moque que le ciel
bleu soit un peu voilé de blanc!
Arrivent alors deux enduristes avec qui je parle (en anglais, of course!) pendant un bon quart d'heure...
Je suis vraiment content de rencontrer du monde après m'être senti si seul!
Chacun repart de son côté.
Je traverse Camporrobles et enchaîne sur des pistes plutôt
roulantes, traversant un joli massif forestier, c'est très
plaisant.
J'arrive en vue de Mira vers 12h, et j'ai très faim!
Ce pueblo est vraiment perdu au milieu de rien...
Arrivant par la piste à droite, je ne tourne la tête que
par sécurité avant de m'engager sur la route... je suis
très surpris de voir trois belles motos garées dans le
coin plus haut... finalement,
je tourne donc à droite plutôt qu'à gauche,
m'approche, et vois, planqués derrière le panneau
métallique de l'entrée, trois motards attablés en
train de boire un
café... je me gare.
Si je ne les avais pas vus, jamais je n'aurais imaginé que ce bâtiment abritait un restaurant!
Qui est plutôt grand en plus!
Il
y a une table de chaque côté de l'entrée, dont
celle avec les trois motards que je salue en entrant, ils me parlent en
espagnol, je leur dis que je suis français et ne parle pas
espagnol... un d'eux me répond en français... je lui demande si ce n'est
pas trop tôt pour commander à manger... ils sont super
sympas et souriants, et non, il n'est pas trop tôt, ils viennent eux-même de manger des sandwichs.
Je commande donc moi aussi un bocadillos (bacon, tomate et fromage) et un double expresso.
Je demande si je peux m'installer avec eux, et bien sûr que je peux! Ils me font une place.
Jamon, celui qui a le bouc, parle très bien français, le deuxième
pas trop mais se débrouille en anglais, et le troisième
ne parle qu'espagnol. Jamon fait le traducteur pour lui et moi dès que besoin.
Il fait bien chaud au soleil, on discute, rigole... je passe un
très bon moment avec eux, c'était vraiment très
sympa!
Mais ils finissent par remonter sur leurs machines et partir...
Le bocadillo était très bon et très bienvenu!
Je repars moi aussi, après avoir fait le plein d'eau.
Je prends une piste depuis Mira, je crois qu'elle fait partie du TET, section 21.
Pendant quelques kilomètres, tout va bien.
Et puis, ça se met à monter, et ça devient bien chaotique... je me sens de moins en moins de poursuivre...
J'arrive à une épingle et la prend bien large à
l'extérieur, histoire de
pouvoir m'y arrêter pour observer comment est la
continuité de la piste, et éventuellement facilement
faire demi-tour...
Et effectivement, la suite ne m'inspire pas des masses...
La piste est traversée par une ornière et je n'ai aucune
envie d'aller voir à quoi elle ressemble plus loin...
Cette fois-ci, je m'écoute; je ne le sens pas et fais
demi-tour... il n'y a qu'un petit bout à passer, je m'en doute,
et ce n'est pas pire que ce que je viens de gravir, mais tant pis: hors de question que je ne suive plus mon instinct!
J'ai eu ma dose d'imprévu pour aujourd'hui, imprévu
qui m'a déjà fait perdre 2h30 de roulage...
Retour à Mira...
Je prends de belles grosses routes en direction de Teruel, il faut que j'avance un peu...
Les paysages avant et après Teruel sont magnifiques!
J'ai envie d'aller de partout, mais malheureusement, je ne peux pas tout faire...
Mais de voir de tels paysages, qu'est-ce que ça donne envie d'aller les explorer!
Déjà, depuis cette route, c'est très agréable!
Et puis ça fait du bien d'être assis et de prendre un peu d'angle!
Je me suis couvert en chemin, il commence à faire un peu frais...
Après Teruel, je prends une direction nord-est, et les paysages changent encore.
De très vastes étendues, baignant dans une ambiance
particulière: c'est à la fois une région
montagneuse,
déserte, agricole, méditerranéenne. Je ne sais pas
si j'apprécierais d'y vivre, mais
y rouler est un réel plaisir!
Cependant, je fatigue...
Le peu de sommeil, les efforts de ce matin pour me sortir de la boue m'ont usé.
Peu avant un col, j'ai vu un panneau indiquant la présence d'une
casa rural... je fais demi-tour et m'engage sur la piste qui y
mène... je n'ai rien contre une douche, un rasage, un lit... et
passer une nuit au chaud!
Je me gare... c'est tout mignon et donne vraiment envie!
Il y a une réception , mais la baie vitrée qui y donne accès est fermée.
Je frappe à une porte, l'ouvre... zut, c'est une chambre... ordi
ouvert posé sur la table et plein d'affaires qui traînent
de partout...
Je frappe à une autre porte...
Une jeune femme m'ouvre, je lui explique que je cherche une chambre.
Elle me répond qu'elle va aller chercher la propriétaire
pour que je puisse voir avec elle. Elle revient accompagnée
d'une femme âgée parlant très bien anglais elle
aussi. Mais non, elle est désolée, elle n'a que trois
chambres et toutes sont prises.
Elle me conseille sur des endroits où je
pourrais me rendre, sans garantie que ce soit ouvert ou qu'il y ait de
la disponibilité, certains sont à plus de 25
kilomètres... je lui dis que ce n'est pas grave, que j'ai tout
ce qu'il faut pour camper et pensais de toute façon le faire en
premier lieu...
C'est dommage, la Masia Rural el Cabrero, c'est très sympa!
Je repars,imaginant devoir rouler un peu, mais
à peine arrivé au col je vois deux pistes, partant de
chaque côté de la route. J'opte pour celle de gauche,
moins propre et moins large que celle de droite.
Je fais à peine 400 mètres, et c'est suffisant...
Car à 16h50, j'ai trouvé un spot parfait!
En contrebas de la crête, peut-être un peu abrité du
vent s'il y en a plus tard, car derrière un arbre et
quelques buissons... il y a bien quelques bouses au sol, mais je m'en moque...
Je
dégage un peu le terrain, monte la tente et installe comme
d'habitude mon couchage dehors pour l'aérer et sécher un
peu, avant d'aller me poser boire ma bière au bord de la
crête, juste au-dessus du gîte, et contempler le paysage et le beau coucher
de soleil qui se profile...
Bon... c'est bien joli tout ça, et j'en profite au max, mais
avec le coucher du soleil, le vent se lève...
Je suis à 1600 mètres d'altitude, c'est toujours l'hiver, il est 18h30 et il fait déjà bien frais!
Je me réfugie dans la tente... je reprends mon bricolage de
l'alimentation du GPS; il n'a pas aimé la chute du matin,
j'espère que ça va fonctionner, parce que je n'utilise
que sa batterie depuis ce matin, et il ne lui en reste plus beaucoup...
Une salade piémontaise en boîte au menu, et puis je me
cale au chaud dans mes duvets, en espérant que je vais pouvoir
récupérer un peu de sommeil et que la contracture que je me suis
faite au biceps droit ce matin aura disparue à mon réveil...
Bonne nuit!
Demain est un autre jour!
Itinéraire Jour 10: 204 km, 8h24