Balades de FleePee





Retour Index


Accueil




M'écrire
Un Bol d'Air, Part Free!
10 novembre 2015


 
    J'ai toujours besoin d'un bol d'air!
J
e n'ai toujours pas eu ma dose après la Partouane et la Partout!


   Après avoir fait des photos de motos sur circuit, il est temps de faire des photos de motos évoluant en tout-terrain...
Je repère quelques adresses de terrains de motocross, dont je rentre les coordonnées dans mon GPS.

    J'ai décidé de tester s'il est possible de m'y rendre en moto. Je m'en sens capable et mon épaule semble d'accord, mais ça fait 7 semaines que je n'ai pas fait plus de 5 km d'un coup en moto...
Arrivé à l'Africa Twin, je constate que le support du GPS est toujours installé sur le XR...
Je n'ai pas envie de le déboulonner, ni de perdre du temps à le faire, alors je laisse le GPS dans la poche du blouson.

    Ma première adresse est du côté de Ventabren, près de l'aqueduc de Roquefavour, un très bel endroit où je fais une petite pause...

    De là, je file vers le circuit de motocross voisin, en bifurquant sur une piste qui part dans la colline.
Je tombe rapidement sur une barrière, fermée, sinon ce ne serait pas drôle, avec un petit panneau annonçant l'ouverture du circuit pendant les week-ends... c'est en semaine que j'y suis, et comme j'ai la place de passer, je passe... ça fait 15 ans que je ne suis pas venu ici, je suis curieux de voir comment c'est maintenant...
Le terrain existe toujours, ce qui est déjà pas mal, mais je ne m'arrête pas quand j'y arrive et repars après un coup d'oeuil rapide. Les pistes qui partent dans la colline donnent envie, mais randonner à moto dans le coin n'est pas une activité bienvenue, et surtout il faut que je ménage l'épaule meurtrie, alors je prends sagement la direction du deuxième point entré dans mon GPS, près d'Aix en Provence...

    Sauf que je me retrouve au milieu de nulle part en suivant le GPS que je sors du blouson en m'arrêtant régulièrement. Le gars en pick-up, que je croise sur une piste qui mène à un haras, me dit qu'il n'y a pas de terrain de motocross aux alentours, mais se souvient qu'il y en a un à 4-5 kilomètres de là...
Je ne trouve rien en suivant ses indications, mis à part un chemin qui s'enfonce au pied d'une collinette à travers la pinède, transformé en décharge sauvage avec un panneau "Propriété privée" à l'entrée.
    Je ne m'arrête pas, rebrousse chemin et improvise, pour me retrouver dans une zone commerciale près d'Aix.
Faut que je fasse demi-tour... j'avance au ralentis en cherchant un coin pour le faire, quand je croise deux motards de la police municipale sur des 900 TDM tout propres. J'accélère la manoeuvre demi-touresque et me porte au niveau du motard qui ferme la marche, bien qu'il ne soit pas piéton...
Je le salue, on se ressemble avec nos twins, nos casques modulables ouverts et lunettes de soleil sur le nez, je lui dis ce que je recherche. Il commence à m'expliquer comment y aller tout en roulant, mais quand je vois son collègue qui stoppe plus loin sur le côté, je lui dis qu'on sera mieux pour discuter arrêté à son niveau.
Je commence à ne plus emmagasiner toutes les indications de direction qu'ils me donnent, surtout que je ne connais pas le coin, et cela doit se voir puisque son collègue propose rapidement de m'y accompagner!

Hop!
Encadré par mon escorte, j'arrive à l'entrée de la décharge vue 10 minutes avant...
Les motards repartent, je m'enfonce dans le chemin entre les carcasses électroménagères et autres tas de merdes qui pourrissent là, mais la suite n'est que terre boueuse des pluies de la veille, labourée par des crampons. Avec mes pneus routiers bien usés, je ne fais pas trop le fier, et puis, toujours rapport à l'épaule, ce n'est vraiment pas le moment de s'en prendre une... et si je la laisse glisser au sol quasiment à l'arrêt, chose fréquente avec un bestiau de plus de 230 kilos sur un terrain accidenté, je ne suis même pas sûr de pouvoir relever la moto en n'utilisant qu'un seul bras!
    De toute façon, il n'y a personne, donc rester n'a aucun intérêt... c'est plus un terrain privé que le proprio laisse ouvert pour que les gens viennent s'y défouler qu'un vrai terrain ou circuit...

    Bon... c'est bien nul tout ça...
Je ne suis pas loin d'Eguilles, et si je roule en direction du nord, je tomberais sur le Lubéron...
Car si je ne peux pas faire les photos que j'étais motivé à faire, autant continuer sur ma lancée et me faire une balade à la place, non?
Je traverse Eguilles et prends la route de Rognes, je suis en joie: le soleil brille, la route s'annonce belle, l'Africa ronronne, prête à sortir les griffes... et soudain, dans une longue côte que je descends, le moteur ratatouille à plusieurs reprises, puis finit carrément par couper!
Bizarre... vu mon kilométrage depuis le dernier plein, je suis loin de devoir passer en réserve, donc je doute que le faire change quoi que ce soit, mais soit, je veux bien tenter, de toute façon les vérifications d'usage commencent par ça lors de ce type de panne...
Je tourne le robinet en position réserve, comme sur mon 103 SP.
Embrayé et au démarreur, en prise, avec du starter, ça redémarre mais coupe aussitôt... ça sent la pompe à essence qui a lâché!
Je me laisse glisser
en roue libre dans la pente, stoppe à une croisée de chemins d'entrée de propriétés, à l'ombre...
Il fait maintenant bien chaud, soleil au zénith, et j'ai à peine eu le temps d'enlever casque et blouson, dont j'ai remis avant de partir la doublure thermique, qu'un couple arrive en voiture face à moi par un des accès.
Ces retraités viennent jeter leurs déchets triés dans les containers de l'autre côté du chemin.
L'idée de faire plus de 5-5 km avec mon barda pour aller chercher du jus m'enchante peu... je leur demande s'ils n'iraient pas vers Eguilles et s'ils pourraient éventuellement m'y déposer...

Ben non, ils prennent à droite, et moi je venais de la gauche.

    Je les remercie "quand même" avec un sourire, me résigne à marcher, ramasse mes affaires et commence à partir lorsque l'homme m'interpelle:
- "On peut vous amener si vous voulez..."
Youhou!

    Ils me déposent à une station service.
J'explique mon histoire au patron, qui me trouve un bidon de liquide lave-glace vide.
Je le rince à l'essence, le remplis, paie et repars le bidon à la main droite, blouson, sac et casque à l'épaule droite aussi, puisqu'à gauche, faut pas que j'porte!
Pis comme ça je peux lever le pouce gauche en marchant, au cas où je trouverai un autre bon samaritain pour me rapprocher de ma belle abandonnée.
    Je dépasse un SUV garé à cheval sur le trottoir. Une minute après, la femme qui était au volant et qui a récupéré sa copine, s'arrête à mon niveau, me demande où je vais... et fait le détour pour me poser à ma bécane!
Je l'en remercie chaudement, j'avais envie de l'embrasser, par pure gratitude je précise, étant au moins 20 ans plus jeune qu'elle et pas très friand d'être moi-même consommé par des cougars.
    J'ai un entonnoir sous la selle pour d'éventuels appoints d'huile, je le sors pour vider proprement mon bidon.
Le twin s'ébroue après 2-3 coups de démarreur, ma pompe à essence est donc bel et bien défaillante... je repars sur Eguilles faire le plein de la moto et du bidon, que je fixe sur la selle: une panne dans la journée, ça me suffit!
Hors de question de me retrouver en rade dans le coin, qui peut se retrouver bien désert, surtout qu'en continuant je m'éloigne de plus en plus de chez moi...
    J'ai dorénavant très envie de continuer à rouler, et le faisant (doré), je me suis mis en tête d'aller faire une photo à l'automne sur une route du Mont Ventoux, à un endroit déjà photographié à l'entrée de l'été et en hiver... me resterait plus que le printemps à faire!

   

Je suis reparti! Lourmarin et Bonnieux, Sault et j'arrive au pied du Ventoux, il fait beau, c'est un régal!

            


     J'adore ces paysages, ces routes, ces odeurs de sous-bois humides, en plus il n'y a personne, le top!
Je fais ma photo mais ce n'est pas une réussite, et je file vers le sommet... la vue y est toujours aussi splendide!

            


    Je tombe sur un parapentiste expert, qui fait le spectacle pour les badauds réunis là, à seulement quelques mètres de nous et du sol... fabuleux! D'ailleurs, tous les gens qui passent s'arrêtent et restent scotchés par les évolutions de sa voile, en duo qui plus est!

            


    Dans la lumière du soleil couchant, j'imagine le pied que cela doit être... mais justement, le jour touche à sa fin, et il va bien falloir que je me décide à prendre le chemin du retour... je commence à me peler, la température baisse rapidement là-haut!
    Je ressors donc mon entonnoir et vide mon bidon d'essence dans le réservoir, cela va me permettre de rejoindre une station service et d'y faire un dernier plein pour être sûr de rentrer sans encombre à la maison.

      

    Je redescends, et le coucher de soleil est tellement beau que je m'arrête encore pour une pose photo!
La roche calcaire très claire, quasiment blanche, se teinte des couleurs du soir, magnifique!
Arrivé au pied du Ventoux pile poil au moment le soleil va disparaître, je ne peux m'empêcher de faire une dernière pause en descendant à pied dans un verger, dont les dernières feuilles ont les mêmes couleurs
intenses et rougeoyantes que le ciel... j'ai essayé, mais n'ai pas réussi sans éclairage à capter les couleurs des deux plans en même temps... mais que c'était bÔ!

      



    Je rejoins Cavaillon, et enquille l'autoroute jusqu'à la casa mia; j'ai envie de rentrer vite, la température ambiante a vraiment bien baissé, et puis pour une première virée depuis longtemps, j'ai encore moins envie que d'habitude de rouler de nuit, sur des routes tournicotantes et désertes...
    De retour à la maison, pas plus mal à l'épaule que si je n'avais pas roulé.
Je suis bien content de l'avoir fait!

Dediou, ça fait du bien!
Un bon gros bol d'air
!
Frais
, Gratos et Free!

        
Haut de page